Chevaux et réalité virtuelle contre le stress des détenus

Le Centre de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral de l’asbl Un pass dans l’impasse propose de nombreuses activités, souvent innovantes, pour permettre aux personnes détenues d’améliorer leur santé physique et mentale. Ces activités font l’objet d’un article publié dans les colonnes du groupe Sudpresse. Le voici…

Un pass dans l’impasse est une asbl du Réseau Solidaris dont les objectifs premiers sont la prévention du suicide et plus largement l’amélioration de la santé mentale. Depuis le 1er décembre 2019, l’association a élargi son champs d’action en créant son Centre de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral, suite à une reconnaissance par le Gouvernement wallon. Ce service fait de la promotion de la santé et de l’accompagnement des détenu(e)s en matière de santé mentale, de gestion des assuétudes et de réduction des risques dans les 15 prisons wallonnes. Il sensibilise également aux questions liées au suicide et permet aux personnes détenues d’avoir les clés en matière de prévention de la santé en vue de leur réinsertion.

Equicoaching

Suite à un état des lieux des manques et besoins en matière de santé dans le milieu carcéral, l’asbl a décidé de proposer diverses activités. « Certaines d’entre elles sont en cours de développement. Elle sont totalement innovantes et uniques car elles n’ont jusqu’ici jamais été réalisées dans aucune prison du sud du pays. Des discussions sont en bonne voie sur un projet qui permettra à des personnes détenues d’être en contact avec des chevaux. Il s’agit d’équicoaching. Cette technique permet un développement de soi grâce à l’interaction avec l’animal.  Les détenu(e)s pourront, par exemple, apprendre à mieux appréhender leur stress, à être plus patients et attentifs, à avoir confiance en eux et les autres… L’équicoaching aura lieu au sein de la prison et se fera en petit groupe », explique Anthéa Alberico, Coordinatrice opérationnelle du Centre de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral.

Un casque de réalité virtuelle

Une autre activité innovante qui pourrait être implantée dès l’automne, c’est la réalité virtuelle. « Les personnes détenues auront accès à un casque de réalité virtuelle qui les plongera dans un environnement relaxant via de la 3D, des exercices de respiration et des musiques douces. Le casque leur permettra notamment de se promener en montagne, nager en pleine mer, visiter un village du sud de la France… Ce dispositif est déjà utilisé dans des hôpitaux en Belgique et en Europe. Dans les prisons wallonnes, il offrira aux personnes détenues un espace de détente pour diminuer stress et anxiété », ajoute-t-elle.

Dans les prochains mois, le Centre de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral de l’asbl Un pass dans l’impasse proposera aussi des ateliers de fabrication de produits d’hygiène. Les détenu(e)s pourront reprendre leurs créations en cellule.
A côté de cela, le Centre de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral poursuivra ses autres activités. « Une de nos actions les plus demandées par le milieu carcéral sont les rencontres. Un peu comme un éducateur de rue, les membres de notre service passent un moment avec les personnes détenues.  L’avantage de notre service est que nos membres disposent de compétences diverses puisque certains sont infirmiers, d’autres psychologues ou encore des assistants sociaux », poursuit Anthéa. « Ces rencontres permettent de rompre l’isolement, de créer du lien et d’apporter un soutien psychologique, ainsi que d’orienter vers d’autres services compétents et de sensibiliser aux thématiques de santé ».

Et bien d’autres

Concerts-débats, actions contre le tabagisme, ateliers sur l’intelligence émotionnelle, enregistrements d’une émission radio… L’asbl propose encore de nombreuses autres activités, toutes sont entièrement gratuites pour les personnes détenues. « Nous discutons pour que les agents pénitentiaires puissent également avoir accès à certaines d’entre elles. Un pass dans l’impasse n’oublie pas non plus son objectif premier de prévention du suicide. Des activités dans ce sens seront toujours proposées », conclut la coordinatrice.